Deuxième réveil d’affilé à 4h30 du matin, moins vaillants que la veille mais entraînés à nous préparer, nous sommes au rendez-vous avec un petit peu d’avance. Avance suffisante pour réveiller une chauve-souris au passage (50 cm d’envergure la bestiole). Le ramassage du bus constitue un groupe hétéroclite : un japonais de 60 ans, deux jeunes touristes allemands, deux français, des Australiens etc. Avec un bon 40 ans de moyenne d’âge, nous comprenons que le rythme sera bien différent de celui du Kakadu.

Deux heures plus tard, au beau milieu d’un chemin non goudronné, un homme ; pieds nus dans la brousse, chapeau poussiéreux, et barbe digne de Robinson Crusoë ; nous attend pour le Jumping Crocodile.

 

Il est environ 8h quand nous apercevons nos premiers crocos depuis la barque. Beaucoup de femelles se partagent les deux kilomètres de rives en petits territoires. Un seul mâle veille sur l’ensemble des femelles : c’est son territoire et en cas d’invasion, c’est le combat à mort. Les femelles, en pleine nidification, sont très vives et en recherche constante de nourriture. Notre guide les appâte facilement avec des carcasses de poulet attachées à l’extrémité d’une perche, à la façon d’une canne à pêche.

Le mâle, quant à lui, est plus dur à mobiliser. Bien que très impressionnant par sa taille, il est plus lent et moins intéressé. Capable de ne rien manger durant des jours, il préfère garder son énergie. Qui plus est, la fraîcheur du matin ne l’aide pas à se dégourdir.

On voit sa tête mais où est la queue ? (Réponse : 9 mètres plus loin)

Notre guide semble réellement passionné et nous apprécions le contact que nous avons dans cette visite moins commerciale que les autres aux alentours. Il nous rappelle que les crocodiles sont dénués de sentiments et que les accidents / décès impliquant des crocodiles sont simplement de la responsabilité de l’homme. Exemple : aller récupérer son hameçon coincé dans l’Adélaïde River et se faire croquer tout cru : mauvaise idée.

Au retour su la rive, nous passons sous un pont, des indications de hauteur d’eau y figurent, plus de 4m de crue pour les bonnes années ; autant dire qu’avec l’absence de relief dans la région, c’est le parc tout entier qui baignait dans l’eau ces années là.

Après les crocos, les cascades du Litchfield nous attendent. L’eau est fraîche mais paix sociale oblige, un petit plongeon est nécessaire, même pour Emmanuelle. C’est l’occasion de nouer une brève amitié avec le jeune couple d’Allemands. Le cadre est « Wonderful ma chérie« .

Le reste de la journée passe vite. Les lieux, bien que très jolis, s’enchaînent rapidement entre les baignades chronométrées et la clim superfrigorifique du bus.

Au retour sur Darwin, nous nous laissons tenter par une soirée au Sunset Market, sorte de marché nocturne aux sons des didgeridoos et au bord de la plage. C’est l’occasion de siroter une bière bien méritée et de s’offrir une petite pâtisserie d’origine roumaine : Kürtőskalács aux prunes rempli de glace à la vanille.

Un dernier au revoir à l’Australie et à sa faune :

Oui, oui, sa faune